De toute évidence, Jaballah et associée parle au quotidien d’un duo pris entre un passé souvent lésant et un ici et maintenant cherchant à s’ancrer dans le présent.
Après une résidence de 9 mois à Ste marguerite - un pôle de recherche sur les humeurs et les passions humaines - pour Jaballah, et de deux mois pour Pauline Laurent, son associée, ils commencent à cheminer ensemble.
Leur rencontre est le fruit d’une suite d’erreurs et d’accidents les conduisant tout deux à l’unité Antares, au sein du pavillon Solaris où ils mettent en commun leur recherche et fonde le duo en septembre 2016.
Au sein de cette unité, ils interrogent les notions d’enfermement et de liberté, d’être et d’avoir, de complexe et de simple, de prise de risque enfin de rencontre entre deux altérités.
Il est une tentative d’écriture de cette histoire qui vient marquer ou enchanter, par son échos poétique , le présent.
Il est μῦθος, mythe, parole. Il cherche le flux et le courant.
Par signes et par digression, leur travail s’applique à délier une conception du délire prise entre des mains dualistes et disjointes pour revenir à sa poétique première.
Relier, par la formulation plastique, la séparation et la déchirure induite par ces forces contraires pour qu’elle se ressoude et laisse place au passage.
En ce sens, ils placent la nosognosie*au cœur de leur recherches.
Aussi bien science imaginé par les deux artistes associant le أنف, le nez, la dignité, le zen et l’intuition, que *science de la maladie prise dans son sens d’origine, leur quête de l’Être se soulève dans ces empreintes quotidiennes qu’ils tentent de transformer.
Coiffeur de formation, C. Jaballah est né à Tunis en 1978. Il arrive en France en 2008. Il place le soin et la netteté au centre de son travail.
Né à Paris en 1988, diplômée des Arts décoratifs, Pauline Laurent est plasticienne. En parallèle d’une expérience d’éducatrice en lieu de vie, elle axe ses recherches autour des notions d’exil, d’identité et de séparation.
Ensemble, ils cherchent un horizon commun aux rives de la méditerranée.
