Forme de grève artistique, espoir d'un rivage lisière de l'aller - retour entre passé et présent, le dessein de cette peinture s'écrit avec le mythe grec de cette fille de potier qui un jour - l'être aimé vers un départ sans retour annoncé - choisi de fixer à l'aide d'une craie l'ombre-silhouette de son amant sur un mur.

Fidèle retenue de la disparition et traduction première de l'élan artistique, ce travail engagé par le duo d'artiste repose sur une vidéo et la capture d'un extrait  à partir duquel s'inscrit un travail de recherche autour de l'image de l'être éloigné.

Cette écriture en évolution permanente est archivée jour après jour par des photos qui, misent bout à bout, forment une vidéo.

Sablier de l'attente, ce work in progress ne prenant fin qu'au retour de l'être aimé "rencontre"  et interroge la temporalité d'une peinture qui s'écrit au présent, comme une antique promesse d'un désespoir propre aux pourtours méditerranéens.

C., après 11 années d'exil, marié, rentre chez lui en Tunisie afin de régulariser sa situation. Entre preuve de non-mariage blanc et autres documents, il attend que son dossier, laborieusement constitué, soit accepté par l'ambassade de France afin de pouvoir revenir chez lui, auprès de P.

Folie de l'expectative, danger de l'attente, parole de l'Art, la référence n'est pas que picturale: Elle renvoie à toute une actualité et vient documenter l'histoire d'amour à l'œuvre derrière le travail de Jaballah & associée, une histoire qui nous parle d'un ailleurs possible, d'un point à partir duquel penser l'actualité.